Soleil* Super Nov-A
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Posté le: Dim Avr 17, 2011 4:55 pm Sujet du message: Révélations - Paul Jenkins & Humberto Ramos |
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Chronique réalisée pour les Chroniques de l'Imaginaire
Charlie Northern est détective à Scotland Yard, célibataire, fumeur invétéré et passionné de théories du complot. Il a perdu la foi depuis longtemps, avec perte et fracas, et seule son amitié de toujours pour Marcel Leclair, cardinal au Vatican, pouvait lui faire replonger le nez dans les affaires de l'Église. Son ami lui demande en effet d'enquêter sur une mort mystérieuse : le cardinal William Richleau, successeur présumé du pape agonisant, a été retrouvé empalé sur la grille au dessous de son bureau.
Un meurtre, bien que les témoins n'aient vu personne ? Un suicide, moralement inacceptable pour un religieux convaincu ? Et pour quelles raisons un agresseur attendait-il la chute pour poignarder le corps déjà mort ? L'affaire est plus dangereuse qu'il n'y parait et d'autant plus difficile à démêler pour Northern que le puissant cardinal Toscianni lui met des bâtons dans les roues, dissuadant les témoins de coopérer et cherchant à lui faire peur...
Atmosphère polar noir pour cette enquête au sein du Vatican. Le héros est l'archétype du héros solitaire, sombre et désabusé, dont la langue est aussi familière qu'acérée. Il est tourmenté par son passé, ses parents ayant été tués par un violeur en série. Bref, pas le type BCBG, mais plutôt le type forte-tête, décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Attachant, pourtant, et fidèle à ses amis.
L'ambiance a également un petit côté fantastique et ésotérique, les catacombes du Vatican servant de théâtre à des cérémonies sataniques.
Le scénario de Paul Jenkins mêle habilement action et intrigue, mais également des moments plus légers ou des souvenirs. Le rythme ne ralentit jamais, alternant meurtres, révélations et fausses pistes. Le mystère est entretenu jusqu'au bout, ce qui rend d'ailleurs la révélation finale un peu rapide et peut laisser le lecteur sur sa faim, en plus d'être un peu déconcerté !
Les dessins dynamiques d'Humberto Ramos servent parfaitement l'histoire, nous plongeant aisément dans l'ambiance. Il est dommage qu'ils soient parfois confus et rendent la compréhension de certaines scènes difficiles. J'ai également eu du mal à me faire aux yeux très stylisés des personnages : trop noirs pour la plupart des hommes, trop gros pour la jolie Lucille (le seul personnage féminin récurrent).
Les couleurs appliquées par Leonardo Olea sont principalement sombres et grisailleuses. Mais là encore, ça colle exactement à l'ambiance, tant on imagine mal des couleurs pimpantes et gaies sur un tel sujet : les catacombes sont ténébreuses à souhait (même les bulles de paroles y sont inversées, en blanc sur noir !), la plupart des scènes d'extérieur sont pluvieuses... On a ainsi affaire à des planches complètes parfois entièrement colorisées en nuances de gris, qui ont du demander pas mal de travail.
Bref, une découverte intéressante et bien plus sympathique que le sujet - à priori peu original - ne le laissait supposer. _________________ Il s’évanouit tout doucement à commencer par le bout de la queue,
et finissant par sa grimace qui demeura quelque temps après que le reste fut disparu. |
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