L Hellreader
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Posté le: Ven Aoû 08, 2008 10:28 pm Sujet du message: Les pantoufles du Samouraï - Patrick Cauvin |
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Du haut de ses quatre-vingt quatre années, un vieux - une personne âgée, ou du troisième âge, pour faire bien - va voir sa vie bouleversée. A un tel point qu'il va décider d'écrire un journal qui retracera sa fabuleuse aventure.
Une aventure qui a pour point de départ l'épicerie de la rue du Repentir. Cette épicerie à 50 mètres de chez lui dans laquelle il n'avait jamais mis les pieds avant que celle où il avait l'habitude d'aller ne ferme. Cette épicerie qui, très vite, deviendra le principal centre d'intérêt d'une Vie, qui chaque jour, lorgne un peu plus vers la Mort.
*Ed. Plon - 2008
*Dessin de couverture de Manu Larcenet
*238 pages
*17,90€
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Autant le dire de suite: Ce type de lecture n'est pas mon type de lecture. Cependant, pour mon travail, je risque de toucher pas mal à ce qui ne correspond pas directement à mes genres favoris. Pour autant, j'essaierais tout de même de vous faire partager mes avis.
Mon premier livre de Patrick Cauvin (E=MC² mon amour, Le sang des roses ). Au premier abord ça avait l'air assez léger, et, m'étais-je dis de façon péremptoire, sans grand intérêt. Je me trompais.
Les pantoufles du Samouraï est un roman qui m'a agréablement surpris. C'est un récit qui verse dans la simplicité, confrontant le lecteur à, parait-il, l'une des pires conséquences de la vie: La vieillesse, et avec elle, la Mort. (Moi qui ai toujours cru que c'était les petits-pois.)
Cauvin donne ainsi la parole à un vieillard dont nous suivons les pérégrinations à travers son petit village, mais surtout, à travers ses pensées, dans des digressions autant comiques que touchantes. Car le point fort du roman est à mon avis celui de faire apparaitre sous une couche amusante, souvent caustique, voir cynique, l'objet au reflet attendrissant qu'est le souvenir, et avec lui, la vie passée. L'auteur met l'accent sur le souvenir amoureux, pilier du vécu de toute personne. C'est un point de vue que j'ai trouvé lourd, et qui aurait gagné à ne pas être tant mis sous les projecteurs.
Mais les souvenirs sont les vestiges d'une Vie, et il semblerait qu'au crépuscule de celle-ci, se soit tout ce qu'il nous reste. Les pantoufles du Samouraï nous confronte à cela, sans pour autant tomber dans l'essai psycho-philosophique. L'auteur va mêler l'extraordinaire à l'ordinaire, et ainsi tenir un suspens qui, malheureusement, s'effondrera dans un final trop abrupte que peinera à sauver par une part de mystère finale, dernier questionnement pour le lecteur.
Pour finir, il est certain que ceux qui cherchent le roman à sensation peuvent passer leur route: C'est une histoire menée à fond de déambulateur, où, et c'est d'ailleurs assez drôle, quoiqu'un peu répétitif, le narrateur s'étonne et prépare le lecteur à des événements extraordinaires tels que, par exemple, la fermeture d'une épicerie ou l'achat d'une paire de chaussettes.
Citation: | Chose qui me paraît étonnante aujourd'hui: j'ai attendu deux jours avant de me rendre dans ma nouvelle épicerie. Avais-je déjà le pressentiment que cette visite allait bouleverser ce qui restait de mon existence?Certainement pas. Je n'ai jamais eu le moindre pressentiment de ma vie,je n'allais pas m'y mettre sur la fin. Je n'ai pas eu non plus un emplois du temps particulièrement chargé, il aurait fallu que j'aie un emplois du temps, ce qui est loin d'être le cas. |
_________________ Brise et ruine d’abord ce monde, nous verrons si l’autre surgit ensuite |
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