Posté le: Mer Sep 01, 2004 4:49 pm Sujet du message: Une vie française - Jean paul Dubois
en voila un deja :LE TOULOUSAIN Jean-Paul Dubois fait partie de ces auteurs dont les romans sont attendus. Il affectionne les désabusés sympathiques adorant conduire de vieilles anglaises, détestant les dentistes (tous un peu sadiques) comme la fréquentation assidue d'un bureau. Parmi ses titres les plus marquants, il y a eu « Kennedy et moi » (prix France Télévisions) ou « Je pense à autre chose ».
A présent nous arrive « Une vie française ». Son héros, un certain Paul Blick, avait 10 ans lorsque de Gaulle est revenu au pouvoir, en 1958. On assiste à l'éveil de sa sexualité, ce n'est pas triste, à la formation de sa conscience politique, ça n'a rien d'original, mais c'est marrant. Mais ça devient vraiment jubilatoire quand Paul se marie avec Anna, la fille de son patron. Car le couple formé par cet ex-gauchiste dilettante et cette ultralibérale de plus en plus entreprenante forme un cocktail détonant. « Lorsque je repense à cette époque, je vois l'image d'un homme perdu, groggy par l'indolence de sa vie, tétant une fade mamelle dont s'écoulait un bonheur sans goût. » D'abord papa-poule, puis photographe chargé d'immortaliser les plus beaux arbres du globe (ça fait penser à Yann Arthus-Bertrand), Paul va se retrouver veuf (sa chère Anna disparaissant dans un accident d'avion en compagnie de son amant) puis paysagiste et grand-père, sans avoir vraiment eu le temps de réaliser. L'air de rien, Jean-Paul Dubois nous fait traverser ce demi-siècle à la hussarde. Parfois il nous émeut, mais le plus souvent on sourit avec lui de cette quête obstinée d'un art de vivre sensible et intelligent. « Une vie française» par Jean-Paul Dubois, Editions de l'Olivier, 356 pages, 21 €. François Vey
Le Parisien , mercredi 25 août 2004 pour ton info mon chef l'a lu et n'a pas été emballée outre mesure..
Posté le: Lun Sep 13, 2004 10:32 am Sujet du message:
Jean-Paul Dubois - Une vie française
L'Olivier
21 €
Cinq années de longue attente, tout ce temps pour enfin lire le nouveau roman de Jean-Paul Dubois. On parlerait bien de bonheur de lecture si l’expression « que du bonheur » n’était pas aussi frelatée.
Alors on évoquera le plaisir et l’adhésion. Une joie non dissimulée à l’image d’amis buvant un bon verre de vin ensemble tout en discutant d’un livre… de Dubois, par exemple.
L’auteur raconte une vie d’homme, la sienne sûrement, avec des morceaux de vrai et des blocs d’improbable, comme toujours en littérature.
Il le fait avec l’humour, la dérision et l’acidité qui désormais sont ses marques de fabrique.
A ces copyrights on pourrait bien rajouter une bonne dose de désespoir mêlée à une franche misanthropie : « Une vie n’est jamais que ça. Un exercice de patience, avec toujours un peu de vase au fond du vase. »
On oscillera donc entre fous rires inextinguibles et moments de lentes détresses. Des rires d’homme entre deux pluies*. On traverse Une vie française comme une étude de sociologie politique. 1958 l’arrivée de De Gaulle au pouvoir, son squat sur l’unique chaîne de télévision. Et ce même jour la mort des suites d’une appendicite du frère de Paul. Plus jamais rien ne sera pareil, l’enterrement de Vincent range définitivement dans le passé les gestes de tendresse, les sourires, l’affection, les liens qui font une famille : « Oui, après 1958, le bonheur nous quitta, ensemble et séparément... »
Pour Paul la vie continue, il grandit, connaît les premiers soubresauts de la bête sous le caleçon. Rencontre son maître en déniaisement, un certain David Rochas d’un an son aîné, obsessionnel de la branlette et du gigot à l’ail…Puis survient mai 68, un peu jeune pour être sur les barricades mais suffisamment révolté pour, par inadvertance, balancer quelques pavés sur les vitrines du garage de son père…
Arrive 1969 quand « La France se préparait donc à être gérée comme un bureau de tabac. » L’ère pompidolienne verra un Paul Blick échapper au service national, rencontrer Marie avec qui il connaîtra des extases à presque frôler la lune, lune où les Américains s’apprêtent à poser le pied pour la première fois.
En 1974 les 1.62% d’avance de Giscard abolissent les rêves de tempête, la révolution sera pour un autre jour, encore à droite, plus confite que jamais la France s’abonne aux lectures d’Adam Smith. Pour Paul il est temps de finir les études universitaires d’accrocher les premiers boulots avant le mariage avec Anna et la naissance de leur premier enfant.
1981 voit l élection du « social-traite. » Anna devenue chef d’entreprise vend des bains à remous, de la piscine haricot à tour de bras et barbotte avec félicité dans la compétition industrielle et la lutte des classes. Paul devenu photographe commet un ouvrage sur les arbres de France qui va lui rapporter d’immenses droits d’auteurs et lui permettre de continuer de vivre le monde comme il l’entend, c’est à dire en le fuyant.
En 1995 « A la place de l’indiscutable esprit lettré mitterrandien, on porta à la tête de l’état l’auteur de l’inoubliable « La lueur de l’espérance : réflexion du soir pour le matin. »
Puis vint le temps de la dissolution, le temps des défaites, Chirac se noyait, Paul Blick aussi.
La crise de la quarantaine, les piscines à la dérive, des dettes, du boulot à rechercher, une reconversion tardive dans les tondeuses à gazon et l’accident d’Anne.
Enfin 2002. le « Rubik’s cube monochrome »,Raffarin 1,2,3. 4,5,6 ? « L’impolitique absolue. L’adémocratie flamboyante. »
Et l’ordalie pour Paul Blick.Une vie « politique » bien remplie pour quelqu’un qui jamais ne bourra les urnes d’un seul bulletin de vote !* titre d’un livre de Claude Duneton.Didier Jouanneau (libraire)
Posté le: Lun Sep 27, 2004 9:45 am Sujet du message: une vie française, jean paul dubois
Cher Jean-Paul Dubois,Dans ce ciel automnal de la rentrée littéraire illuminé d’œuvres brillantes mais lugubres, pétries de deuils et de regrets, vous kidnappez votre lecteur dès la première phrase pour le redéposer 360 pages plus loin, piaffant de joie tel un gamin devant un sapin enguirlandé. Merci d’avoir donné naissance à Paul Blick, grâce à qui il sera désormais difficile de regarder un rôti sans arrière-pensée lubrique ou un pin parasol sans décrypter les arcanes de son âme. Merci de prouver qu’à la lecture d’un roman, il est possible et même chaudement recommandé de rire page 37, de pleurer page 39, et ainsi de suite, jusqu’à la fin du livre.Et merci de montrer qu’il n’y a pas que Styron, Roth ou Updike pour concocter une fresque gorgée de sève faisant cohabiter élections présidentielles avec la mort d’un frère, un avortement clandestin, un mariage loupé, un dentiste sadique, une belle-mère mamelue et des illusions perdues : « toutes les petites choses qui bricolent un homme. »
Super ! En plus ma biblio préférée l'a acheté mais pas encore mis en rayon. Il ne me reste plus qu'à aller soudoyer une bibliothécaire pour griller tout le monde _________________ http://www.thetoietlis.com
Posté le: Mar Nov 09, 2004 4:20 pm Sujet du message:
Avant même d’avoir raflé le Prix Fnac et le Prix Femina, « Une vie française » caracolait déjà au sommet des listes des meilleures ventes depuis sa sortie. C’est même le grand chouchou des libraires. Dans ce 12° roman, Jean-Paul Dubois, journaliste au Nouvel Observateur, remet en scène un anti-héros fétiche et récurrent, « Paul », cette fois nommé Blick. Nous le suivrons de son enfance jusqu’à sa cinquantaine désabusée, par le prisme d’une rétrospective riche en événements, ponctuées par le ballet successif des différents présidents de la V° République. Dans ses précédents romans, dont certains furent portés à l’écran, comme« Kennedy et moi » (Le Seuil), avec le bougon Jean-Pierre Bacri dans le rôle du « cinqua » mal dans sa peau, ou « Je pense à autre chose », (éditions de l’Olivier), Jean-Paul Dubois s’attardait déjà sur les arcanes de l’existence par le biais de mâles fragiles rongés par le doute et le remords. Mais ce nouveau livre, autrement plus ambitieux, est celui par qui le succès mérité arrive enfin. Le talent de Jean-Paul Dubois est de montrer la richesse de la vie tout en soulignant son absurdité, sa lâcheté et sa bêtise. Dans « Une Vie Française », page après page, le lecteur oscille entre humour et tragédie, emporté dans le tourbillon d’un marathon romanesque qui rappelle Roth ou Styron, et qui fait habilement cohabiter élections présidentielles avec la mort d’un frère adoré, le naufrage d’un mariage, un succès inattendu, un dentiste machiavélique, la maladie grave d’un enfant, une belle-mère trop désirable et des illusions perdues : « Toutes les petites choses qui bricolent un homme. »Certains passages de ce livre risquent de choquer les âmes sensibles par leur noirceur ou par leur sexualité extraordinairement débridée ! Mais on retiendra surtout le portrait contemporain et lucide d’un homme d’aujourd’hui, bousculé par ses contradictions intimes et son mal de vivre, un homme qui nous semble familier tant Dubois le rend attachant et crédible. Ne passez pas à coté de ce roman passionnant, remarquablement écrit, qui dresse avec âpreté et humour le bilan doux- amer d’une vie ordinaire. Indubitablement un des meilleurs livres de l’année.
Inscrit le: 13 Sep 2005 Messages: 8 Localisation: Quelque part sur l'Ile de Beauté
Posté le: Lun Nov 28, 2005 3:32 pm Sujet du message:
Toutes vos critiques m'ont donné envie d'acheter ce livre, c'est chose faites, je reviendrai donc vers vous, pour vous donner mes impressions.
Alors à bientôt.
Inscrit le: 14 Aoû 2003 Messages: 4662 Localisation: à l'ouest
Posté le: Sam Avr 08, 2006 6:08 pm Sujet du message:
Ce qui est surprenant, c'est que l'histoire paraît assez banale, et on est complètement captivé, du début à la fin. C'est vrai aussi que la description des arbres photographiés est absolument fascinante ! _________________ Fantasy can become reality (Stratovarius).
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