Posté le: Lun Déc 14, 2009 2:47 pm Sujet du message: Les Faux-monnayeurs - Gide
C'est un roman qui m'a énormément plus par la multiplicité de ses points de vue, des personnages ayant un caractère fort ou étant tout simplement touchants, d'autres qu'on déteste. La multiplicité des histoires m'a plu. On ne se lasse pas de ce roman grâce à cela mais pas seulement car l'écriture de Gide est très belle, épurée, sensible, intéressante. La fin du roman est vraiment amère et poignante. Le procédé de la mise en abime c'est à dire du roman dans le roman est intéressant. Le personnage d'Edouard est un de mes préférés. Un très grand roman du XXe siècle que je recommande à tout le monde.
C'est l'un de mes romans préférés, mais je me demande s'il n'y a pas déjà un fil dessus. Sinon je détaillerai _________________ En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus
Pas trouvé en tout cas ^^ _________________ Crazy Modératrice et Dictatrice Adjointe Il ne faut pas confondre ce qui est personnel et ce qui est important (Terry Pratchett)
J'ai un blog, et maintenant, j'ai publié un roman
Si j'ai créé ce topic, c'est parce que j'ai cherché et que j'en ai pas trouvé d'autre. J'ai cherché et je n'avais trouvé qu'un topic sur La Symphonie Pastorale mais c'est tout.
Posté le: Mer Fév 16, 2011 12:49 pm Sujet du message:
Je découvre Gide avec ce roman, je n'avais rien lu de lui jusqu'à présent. Je crois que je suis entrée dans le livre dès le premier chapitre, ce qui n'est pas chose si courante, et je ne me suis jamais lassée.
La plume de Gide ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà lu, elle est à part et intéressante. On peut se demander si c'est sa voix qu'il prête au narrateur.
Si vous avez lu d'autres oeuvres de Gide, peut-être pourriez-vous m'éclairer, j'ai trouvé l'univers de ce roman très masculin et je me demandais s'il en était de même pour ses autres livres?
Inscrit le: 19 Mar 2007 Messages: 1489 Localisation: Paris
Posté le: Sam Oct 20, 2012 12:27 pm Sujet du message:
Je l'ai terminé il y a quelques jours. J'en suis ressorti un peu sceptique. Je ne peux pas dire que "je n'ai pas aimé", mais je n'ai pas été très convaincu non plus. En plus, je n'ai pas arrêté de changer d'avis au fil de la lecture (ce qui ne m'arrive pas si souvent)...
Le début m'a captivé tout de suite : j'avais déjà lu Gide et j'admire son style, ou plutôt sa variété de styles, toujours soignés. Là, la narration est alerte, les personnages et leurs relations sont plantés en quelques lignes, on plonge tout de suite dans l'histoire.
Mais dans la suite, mon enthousiasme est retombé. Peut-être à cause des personnages, auxquels j'avais parfois du mal à m'intéresser (il n'y a vraiment que Bernard et Olivier qui se détachent du lot, et encore). Mais j'ai aussi été un peu agacé par tout l'aspect "méta" : dans Les Faux-Monnayeurs, il y a un écrivain qui veut écrire un roman appelé Les Faux-Monnayeurs, et qui fait tout un tas de réflexions sur ce que Doit Être le Roman, sur ce qu'est l'Auteur, sur l'Ecriture, etc. Du coup, on distingue mal ce qui est à rapporter au point de vue du personnage de ce qui peut exprimer la pensée de Gide sur le roman, et j'avais l'impression de lire un livre qui passait son temps à expliquer comment il devrait être fait... ce qui tournait un peu en rond.
Il y a aussi l'univers - comme souvent chez Gide - très influencé par une culture chrétienne pétrie de morale, qu'il problématise mais sans jamais se libérer d'une espèce de carcan qu'on sent peser dans tout ce que j'ai lu de lui pour le moment. Ça, c'est quelque chose que je connaissais déjà et que j'accepte mieux, c'est juste que, selon l'humeur, je m'y acclimate plus ou moins bien le temps de la lecture... et là, je suppose qu'au cinquième Gide, ça commençait à faire un peu beaucoup.
L'histoire m'a plus ou moins captivé selon les moments. La séquence de la découverte de Passavant et de Lilian n'est pas mal, quoique un peu archétypique (le comte perverti et la fausse méchante au grand coeur). Tout le voyage en Suisse m'a barbé. Le petit Boris n'est qu'un enjeu creux, qui pourrait vaguement prendre vie si on avait plus de temps pour se placer de son point de vue (mais on n'en a pas). Curieusement, après le retour de Suisse, ça allait beaucoup mieux... mais la toute fin m'a de nouveau déçu.
A vrai dire, ce que j'ai trouvé passionnant et vraiment réussi, ce sont les relations entre les amis, Bernard, Olivier, Vincent et Edouard. Il y a une recherche psychologique intéressante, les personnages sont vraiment vivants, pas parfaits, juste assez ordinaires. Mais il y a tout un tas d'autres sous-intrigues qui avaient l'air de n'avoir ni queue ni tête. Edouard parle à un moment donné d'écrire "une tranche de vie" etc., et on sent bien que Gide parle un peu dans ces momentss-là (même si je n'ai pas encore pris le temps de me renseigner sur la genèse de ce roman, l'ayant lu dans une vieille édition sans intro ou notes). Peut-être qu'il y réussit trop bien : on a l'impression qu'il n'y a pas vraiment de début ou de fin, ni d'enjeu global, ni de raison pour laquelle on s'intéresse à tel et tel personnage et pas aux autres.
C'est une tentative ambitieuse et intéressante, ça, c'est sûr, mais je n'arrive pas à voir ce qu'il a voulu faire, et encore moins si ça marche vraiment
Flora a écrit:
Si vous avez lu d'autres oeuvres de Gide, peut-être pourriez-vous m'éclairer, j'ai trouvé l'univers de ce roman très masculin et je me demandais s'il en était de même pour ses autres livres?
(Oui, il n'y a pas tellement de personnages féminins dans le roman, et toujours un côté "sainte martyre"/"jeune dévergondée" moyennement réussi à mon goût.)
A l'échelle de son oeuvre, je ne sais pas trop... dans mon souvenir, "La Porte étroite" ou "Les Caves du Vatican" ont aussi des personnages féminins. "Si le grain ne meurt" est sans doute un cas à part, mais compte pas mal de figures féminines si je me souviens bien.
Posté le: Sam Oct 20, 2012 1:58 pm Sujet du message:
Citation:
Mais j'ai aussi été un peu agacé par tout l'aspect "méta" : dans Les Faux-Monnayeurs, il y a un écrivain qui veut écrire un roman appelé Les Faux-Monnayeurs, et qui fait tout un tas de réflexions sur ce que Doit Être le Roman, sur ce qu'est l'Auteur, sur l'Ecriture, etc. Du coup, on distingue mal ce qui est à rapporter au point de vue du personnage de ce qui peut exprimer la pensée de Gide sur le roman, et j'avais l'impression de lire un livre qui passait son temps à expliquer comment il devrait être fait... ce qui tournait un peu en rond.
C'est justement ce que j'ai adoré dans ce livre. On voit là que Gide est très influencé par Nietzsche et son éternel retour. La mise en abyme, qui se complète à la fin m'a surpris, je l'avoue. Je dis ça de mémoire ; il faut que je le relise. _________________ En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus
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