Posté le: Mar Juil 15, 2003 11:14 am Sujet du message: Dolce Agonia - Nancy Huston
Je n'ai pas lu l'empreinte de l'ange, mais j'ai découvert Nancy Huston il y a peu de temps avec Dolce agonia
Dieu, qui se prend sans doute pour un romancier, se livre ici au malicieux plaisir de nous montrer, au début de chaque chapitre, vers quel destin s’acheminent à leur insu douze convives qui passent ensemble une soirée de Thanksgiving dans l’Amérique profonde. Ces convives, campés avec l’autorité que leur donne une romancière rompue à l’art de révéler le vertige des pensées et la valse des sentiments, conversent sur la naissance et la mort, ils discutent de l’existence et de l’amour, ils déballent leurs espérances et leurs désillusions, et font voir, au passage, le métissage complexe de leur société. Mais le lecteur, averti du sort qui les attend, assiste à leurs manèges avec, dans sa conscience, le poids d’une vérité qu’il est incapable de leur transmettre. Peu à peu apparaît ainsi l’étrange relation que le roman entretient parfois avec notre propre vie. Dolce agonia confirme en même temps la souveraineté d’une romancière qui s’est imposée depuis quelques années déjà comme l’un des écrivains majeurs de notre littérature. (Quatrième de couverture)Quelle écriture, quel talent pour évoquer les personnages et leurs relations! J'ai aussitôt ajouté tous les romans de Nancy Huston à ma liste de livres à lire ;-)Solenn
Posté le: Mar Juil 15, 2003 2:05 pm Sujet du message:
Bon je note pour....2037
Mais question, les descriptions ne sont pas trop longues et lassantes?En tout cas je ne connais pas cet auteur, je vais de ce pas reparer cette lacune :sablier:
Posté le: Mar Juil 15, 2003 2:20 pm Sujet du message:
Valerie a écrit:
Bon je note pour....2037
Mais question, les descriptions ne sont pas trop longues et lassantes?En tout cas je ne connais pas cet auteur, je vais de ce pas reparer cette lacune :sablier:
Qu'est ce que tu entends par "descriptions"? Il s'agit d'un quasi-huis clos et le roman est construit ainsi: le repas, qui constitue le fil directeur, est entrecoupé régulièrement par la voix de Dieu, qui explique au lecteur ce qu'il va advenir de chaque personnage, son avenir et la façon dont il mourra.Je connais des gens qui se sont effectivement un peu ennuyés durant cette lecture: ce n'est pas un roman d'action, le repas est consacré aux conversations de personnages, à leurs relations, à leurs souvenirs, à leurs problèmes. Personnellement, j'ai aimé tout ça et j'ai trouvé que c'était un livre très facile à lire, l'écriture est très fluide.En tous cas, Nancy Huston est vraiment un auteur à découvrir. Je pense que le prochain titre que je lirais d'elle sera Instruments des ténèbresSi ça peut te rassurer Valérie, j'ai actuellement 600 titres sur ma liste de bouquins à lire ;-)Solenn
Posté le: Mer Juil 16, 2003 8:49 am Sujet du message:
Coucou Solenn,Perso "Dolce agonia", j'ai pas vraiment accroché. L'idée était original et très sympa, un huit clos raconté par Dieu. Mais bof,bof, justement, moi je le trouve lent ce bouquin. Val
Posté le: Lun Nov 10, 2003 5:07 pm Sujet du message:
J'ai un peu de mal à voir Huston dans cette catégorie, puisqu'elle écrit la plupart de ses romans, et notemment celui ci, directement en français. Mais of course, je me suis pliée aux us et coutumes du forum.
Moi j'ai adoré ce livre original, audacieux, qui vous prend par la main (ou les tripes ?) et ne vous lache plus. Je trouve que NH a vraiment une écriture puissante, singulière, on ne s'en lasse pas.
Inscrit le: 07 Oct 2003 Messages: 44 Localisation: Suisse
Posté le: Jeu Nov 13, 2003 8:54 pm Sujet du message:
Je pense également que Nancy Huston a toute sa place en littérature francophone, en plus c'est un tel tour de force d'écrire dans les deux langues...
J'aime cet écrivain, son univers, son écriture. Parfois je trouve ça lent et il y a comme un voile entre les récits et moi, mais je suis quand même touchée. Dieu avoue sa fierté d’avoir créé l’Homme, la créature la plus imprévisible de toutes les espèces. D’un ton oscillant entre l’ironie et l’excuse, il nous brosse un rapide tableau de la Cène à laquelle le lecteur va assister. Ça se passe chez Sean, écrivain et universitaire alcoolique et atteint d’un cancer des poumons, qui a décidé de réunir ses amis pour Thanksgiving. Dans les odeurs de dinde rôtie et de jus d’airelles, arrivent peu à peu onze convives, collègues, anciennes amantes remariées et leurs maris, le vieux boulanger du coin... Tous, à l’exception de la nouvelle femme de Hal et son bébé, sont entrés dans l’âge mur. Alors que le dîner va bon train, chaque personnage est scruté par le narrateur, ses faiblesses, ses échecs, ses désillusions et les joies qu’il lui reste. Une plongée vertigineuse dans l’univers intérieur de chacun de ces pitoyables spécimen du genre humain, dont les réminiscences nous emmènent dans le monde entier, de Durban à l’Ukraine. Au dehors, la tempête de neige fait rage, car Dieu va se plaire à forcer ces douze êtres à rester ensemble pour mieux nous révéler leur sort. Nancy Huston a écrit là un texte sans concession, à la fois terriblement cruel et plein d’humanité, campant avec maestria des personnages plus vrais que nature.
Inscrit le: 08 Mai 2003 Messages: 2621 Localisation: Entre réel et Imaginaire
Posté le: Mar Mai 17, 2005 9:10 am Sujet du message:
Difficile d'ajouter quoique ce soit après ce qu'en à dit Paimprenelle, le résumé est parfait.
Je mettrais donc uniquement mes impressions personnelles.
Malgré l'action, ou le manque d'action l'écriture donne le rythme et de conversation en souvenirs, entre ce que les protagonistes disent tout haut et ce qu'il se remémore tout bas je n'ai pas trouvé le temps de m'ennuyer.
Si parfois ca m'a un peu égaré j'ai aimé la façon qu'a Nancy Huston de sauter de ce qui se passe dans la tête d'un personnage à ce qui se passe dans celle de son "voisin". Un peu comme quand on laisse nos pensées dériver partant d'un sujet pour arriver à quelque chose qui n'avait rien à voir...Un très beau livre d'autant plus remarquable que l'auteur n'écrit pas dans sa langue maternelle et suivant l'avis général je vais de ce pas rendre à ce petit bijou sa place en littérature francophone. _________________
Dernière édition par CeNedra le Mar Mai 17, 2005 10:43 am; édité 1 fois
Inscrit le: 17 Juin 2004 Messages: 122 Localisation: Paris
Posté le: Mar Mai 17, 2005 10:37 am Sujet du message:
CeNedra a écrit:
Si parfois ca m'a un peu égaré j'ai aimé la façon qu'a Nancy Huston de sauter de ce qui se passe dans la tête d'un personnage à ce qui se passe dans celle de son "voisin". Un peu comme quand on laisse nos pensées dériver partant d'un sujet pour arriver à quelque chose qui n'avait rien à voir...
Oui, il y a là quelque chose de vraiment brillant, un côté virtuose assez bluffant, mais sans volonté de chercher à épater le lecteur : c'est écrit avec une grâce, une légèreté éblouissantes. Je pense notamment à la séquence de rêves, vers la fin : même à la deuxième lecture, ça me laissait toujours sans voix. Je n'ai jamais pu parler de ce livre sans employer de superlatifs tellement c'est une lecture qui m'a marquée, sans doute le livre le plus beau et le plus émouvant que j'aie lu depuis longtemps. Tout ce que j'aime dans la littérature est là (et tout ce que j'aimerais être capable d'écrire un jour, aussi ). J'ai adoré la plupart des livres de Nancy Huston (notamment "Instruments des ténèbres" et l'essai "Journal de la création") mais je garde un gros, gros faible pour "Dolce Agonia".Et merci de m'avoir signalé le topic, CeNedra.
Posté le: Mar Mai 17, 2005 4:49 pm Sujet du message:
J'ai été personnellement un peu déçue par "Dolce Agonia".
J'aime beaucoup Nancy Huston et notamment "Instrument des ténèbres".
Elle a une écriture directe, sans concession mais dans ce roman là, je l'ai trouvé trop cruelle, elle n'avait je trouve aucune compassion pour ses personnages, prenant presque plaisir à décrire leur triste sort, leur vie..
Je ne suis pas gênée d'habitude par sa violence (notamment dans "la virevolte" où elle est sans pitié!!) mais là, je n'ai pas retrouvé sa subtilité habituelle et c'est un livre que je classe à part dans la bibliographie de cet auteur qui reste une de mes préférées.
Inscrit le: 17 Juin 2004 Messages: 122 Localisation: Paris
Posté le: Mar Mai 17, 2005 4:53 pm Sujet du message:
SOFIBI a écrit:
J'aime beaucoup Nancy Huston et notamment "Instrument des ténèbres".
Elle a une écriture directe, sans concession mais dans ce roman là, je l'ai trouvé trop cruelle, elle n'avait je trouve aucune compassion pour ses personnages, prenant presque plaisir à décrire leur triste sort, leur vie..
Tiens, c'est curieux, c'est justement un roman que je trouve plein de compassion pour ses personnages...
Inscrit le: 14 Mai 2003 Messages: 207 Localisation: Purgatoire
Posté le: Mer Aoû 17, 2005 9:01 am Sujet du message: Dolce Agonia
Il est vrai que ce roman est audacieux et original.
J'adore Nancy Huston en général, l'empreinte de l'ange en particulier, mais pas Dolce Agonia.
Tout est parfait, Dieu, les différents personnages, leur destin, leurs histoires...
Mais je n'ai pas accroché.
D'abord, parce que je n'ai pas su ou pu lire et entrevoir cette fameuse amitié qui lie les personnages les uns aux autres... Juste des gens qui sont là parce qu'ils n'ont nulle part d'autre où aller. Or l'amitié devrait engendrer un plaisir et non être la conséquence de la solitude. Enfin c'est mon point de vue ... Pour moi c'était vide.
Mais là n'est pas l'important.
L'important c'est que l'auteur m'a mise mal à l'aise, pas à cause de ce que peuvent penser ou dire les protagonistes, mais tout simplement par ce qu'elle m'a mise en face de leurs défauts, leurs faiblesses, leurs tricheries, leur veulerie et leurs mensonges... et par conséquent en face des miens.
Nancy Huston nous démontre que nous sommes juste des êtres humains comme les autres, et je ne sais pas pourquoi, cela m'a choquée.
Et puis l'autre réalité, la mort...
La mort seule ou accompagnée, la mort soudaine ou attendue bref...
Tout ça n'est pas glauque, au contraire.
C'est tristement réel.
Et je n'ai pas aimé... _________________ "Pourquoi devons-nous souffrir ainsi ? D'autres se sont conduits plus mal que moi, et s'en sont sortis sans payer pour autant. J'ai l'impression d'avoir tout le cerveau meurtri, j'ai reçu une terrible rossée de la vérité et je me sens soumis, plein de sagesse et de désespoir, comme si j'avais pris un raccourci menant à la sagesse au travers d'un miroir et que je m'étais vilainement coupé au passage "- Staniland dans "Il est mort les yeux ouvert" Robin COOK
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