clarabelle
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Posté le: Lun Oct 18, 2004 9:24 am Sujet du message: Dernier refuge avant la nuit - Gwen Edelman |
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Un bon livre, malgré toutL'ambiance générale s'avérant assez lugubre et sordide, "Dernier refuge avant la nuit" sauve tout de même son épingle du jeu par son écriture assez limpide et simple. Premier roman d'une auteure américaine, l'histoire met en lumière la difficulté de survivre à l'Holocauste à travers le portrait d'un auteur dramaturge viennois, Joseph Kruger. Son portrait est dessiné par le souvenir d'un ancien amour, Kitter Jacobs, qui se rend à Amsterdam pour ses obsèques, par un temps neigeux. Dans le train, Kitty se rappelle sa rencontre avec cet homme plus vieux de presque trente ans. Un homme qui lui a raconté par fragments sa vie, son expérience de jeune garçon qui est parti de Vienne en 1938 chez une famille hollandaise et qui par une chance incroyable a su préserver sa peau durant l'occupation allemande et échapper à la déportation. La confession de Joseph révèle un homme imbu de sa personne, de son succès auprès des femmes, de son aubaine à être passé entre les mailles du filet, à fuir pour vivre en Terre Sainte puis aux Etats-Unis. Mariages manqués, paternités désavoués, succès littéraires et vengeance du juif traumatisé par le martyr d'un peuple et son invraisemblable (et impardonnable) survie. Le roman est assez fragmenté dans son ensemble, il se compose de paragraphes courts, ciselés qui nous baladent d'une époque à l'autre, d'une pensée à l'autre, et d'un personnage à l'autre. Assez troublant au début, le procédé finalement n'est pas si mauvais puisqu'on suit le cours du récit avec grand intérêt. Un roman intéressant.Belfond, 167 pages.
Sortie prévue en Poche - J'ai Lu pour Novembre.Prix du Premier Roman Etranger 2002.Clarabelle Quelques critiques : http://www.lire.fr/critique.asp/idC=39646&idTC=3&idR=217&idG=4 Pascale Frey, de Lire : "un premier roman sans concession " Joseph Kruger a connu la guerre, vécu le pire, séduit des milliers de femmes et à force de raconter sa vie est devenu un écrivain à succès. A l'aube de la vieillesse, Kitty Jacobs représente son «dernier refuge avant la nuit». Joseph est hanté par son passé: enfant juif, il a dû quitter l'Autriche pour se réfugier en Hollande et échappa de peu à la mort. Et Kitty, trente-deux ans, qui n'a pas connu la guerre, se laisse envahir par cette tragédie. Le roman débute des années après leur rencontre. Kitty se rend à l'enterrement de son ancien amant dont elle est séparée depuis longtemps. Ce premier roman sans concession raconte l'histoire d'une passion à travers deux personnages atypiques. Mais quelle curieuse idée d'avoir choisi un personnage comme ce Joseph Kruger, un homme un peu saoulant et terriblement égocentrique, tellement mobilisé par sa propre histoire que rien d'autre ne compte, pas même la femme qu'il affirme pourtant aimer.http://www.sitartmag.com/gwenedelman.htm : Blandine Longre, de Sitart Mag : " roman particulièrement poignant, War Story - titre original - est une réussite "
http://www.initiales.org/chap003/rubr002/ouvrage427.html : Denis Beylier, de Initiales : "ce livre n'est pas triste, le destin est souvent tragique, les honneurs sont parfois incongrus, mais l'humour, même grinçant, et un art très maîtrisé des dialogues, renouvellent un thème difficile" |
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