Lisbeï
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Posté le: Mer Avr 11, 2018 9:01 am Sujet du message: Bagdad, la grande évasion ! - Saad Z. Hossain |
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Dans cette Bagdad déchirée par la seconde guerre du Golfe, Kinza, un voyou-marchand d'arme, son ami Dagr, un ancien professeur d'économie qui a perdu sa famille, et l'ex-tortionnaire Hamid entament une fuite vers le nord du pays, au prétexte d'aller vers un trésor dont Hamid leur a promis l'emplacement s'ils lui laissent la vie sauve. Quant à Tom Hoffmann, leur "contact" américain avec qui ils échangeaient de la drogue contre des armes que Kinza revendait, il se retrouve en délicatesse avec sa hiérarchie.
Lors de leur exfiltration, les trois hommes rencontrent le vieil Amal qui leur demande de le débarrasser du Lion d'Akkad, qui semble un fou meurtrier. Dans la cache du Lion, Dagr récupère une sorte étrange de montre, et le fils de l'imam Hassan Salemi est tué quand la milice de son père intervient. Même si, de l'aveu même de son père, ce n'est pas une grosse perte, ce crime, imputé à Kinza, ne peut rester impuni, et une chasse à l'homme est lancée contre le trio. Il trouve refuge dans une maison étrange, occupée par trois petites vieilles encore plus étranges. On ne connaîtra le prénom que de l'une d'entre elles : Alecto...
Ce roman est une sorte de road-movie au milieu des ruines et de la guerre, où chacun peut devenir un ennemi à tout moment, mais où l'amitié continue pourtant de fleurir, et où les mathématiques restent d'une grande utilité. L'humour est partout, notamment dans la description des américains comme grands maladroits, et des relations des autres personnages aux américains. Les personnages ont également leur côté comique, ou sont présentés comme tels, dans le cas du bibliothécaire, par exemple. L'auteur utilise également la dérision comme moyen de lutte contre le fanatisme et l'extrêmisme religieux, dans le cas de Hassan Salemi. Ce n'est pas qu'on éclate de rire à chaque chapitre, mais qu'il est difficile de ne pas sourire légèrement en quasi-permanence, ne fût-ce que devant l'absurdité des situations et des hommes, matérialisée par la manipulation dont ces derniers font l'objet de la part d'êtres quasiment surnaturels.
L'intrication des personnages humains et autres est bien menée, suffisamment variée selon les cas et les moments pour que l'attention ne faiblisse pas. L'action est incessante, et le fait qu'elle se déroule dans un contexte à la fois très daté et éternel ne gâte vraiment rien, au contraire. En somme, un premier roman abouti, original, et qui représente un très bon moment de lecture.
Chronique faite pour les Chroniques de l'Imaginaire. _________________ Même le soleil se couche. |
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