Posté le: Ven Aoû 21, 2015 1:36 pm Sujet du message: Hier, les oiseaux - Kate Wilhelm
Titre original : Where late the sweet birds sang (1977)
Édition : Présence du Futur (Denoël) 1977
Prix : Hugo (1977) / Locus (1977) / Jupiter (1977)
Traduction : Sylvie AUDOLY
--- 4ème de Couverture ---
"Riches propriétaires terriens, les Sumner, pressentant que la pollution et la guerre vont tout ravager autour d'eux, ont construit, dans leur domaine de Virginie, un centre de recherches scientifiques qui leur permet de survivre en économie fermée. Et quand, au lendemain du cataclysme, on s'aperçoit qu'hommes et femmes sont devenus stériles, la solution est là, toute prête : produire des bébés par cloning. Mais, à mesure que les générations se succèdent, une question se pose, terrifiante : ces clones, sont-ils encore des hommes ?
Interrogation angoissée sur les capacités de survie de l'espèce humaine, ce roman d'une grande force dramatique offre une vision déchirante d'un avenir possible.
--- Ce que j'en ai pensé ---
Voilà un livre que je cherchais depuis très longtemps. Je fus donc très heureux lorsque je l'ai eu en ma possession d'autant plus sa rareté. Il n'eut le droit qu'à une seule édition celle de Denoël : Présence du futur. Et pourtant, tout portait à croire que ce livre aurait droit à un succès mérité quand on voit les récompenses qui lui sont allouées. Le prestigieux prix Hugo est l’emblématique reconnaissance des romans de Science-fiction et certeinement la plus connu. Mais ce n'est pas là sa seule distinction puisque ce roman a obtenu aussi le prix Locus (très renommé) et le défunt prix Jupiter.
J'avoue que je ne me souviens pas avoir lu un texte de Kate Wilhelm. En revanche, j'ai déjà croisé au sens littéraire son mari Damon Knight dans la série des « Histoires de... ».
Alors que les cataclysmes s'annoncent, une famille se prépare à l’apocalypse. Un hôpital est construit du haut d'une vallée. Oh comme j'ai tant aimé ce début. Nous suivons des histoires de famille avec leurs lots de secrets et de tabous. À ce moment-là, je pensais tenir entre mes mains un futur coup de cœur. Puis est apparut les premières complications. Pour des raisons vagues – à moins que j'ai raté quelque chose –, les hommes et les femmes sont devenus stériles. Il me semble que c'est une histoire de maladie, mais je ne suis pas sûr. Leur seul salut consiste au clonage.
Cette technique contient de nombreuses failles (comme Java XD). Le taux de fécondité chute après chaque génération de clones, ainsi que leur longévité. Une course contre la montre s'engage pour sauver l'humanité.
Cette première partie (intitulé « hier, les oiseaux ») fut laborieuse. C'est assez difficile de comprendre la lecture lorsque intervient deux clones plus l'originale. Je fus tout heureux d'arriver à la fin de cette partie.
La seconde (Shenandoah) commence comme la première. Une expédition à lieu dans les ruines de Washington. L'immersion fut totale. J'ai eu un peu plus de mal avec son retour au village. Il est intéressant de constater l'évolution des survivants, mais surtout du rôle des femmes. Il faut rappeler que c'est une femme qui écrit ce livre. S'il avait été fait par un homme, on aurait pu le traiter de misogyne. On voit au travers de Molly cette injustice.
La dernière partie (Le point de non-retour) met en scène le fils de Molly (Mark). Le début est très cocasse et l'on découvre un enfant plein de malice. Il est cultivé et est très mûr pour son âge. Peut-être même de trop, car Bary l'utilise pour former les jeunes à survivre, mais aussi à trouver du matériel. J'ai énormément adoré ce dernier passage. Je pense parce que c'est ce que j'aime : une fable écologique. On y découvre une étendue de végétation où Mark se sent à l'aise, mais surtout, les villes détruites et irradiées.
C'est un livre plein de réflexions sur l'évolution de l'espèce humaine. Malgré un début difficile, le reste s'est lu avec facilité. L'écriture de Kate Wilhelm est envoûtante et intelligente. Bref, c'est lecture fut savoureuse. C'est une très belle fable sur la diversité. Je trouve dommage que de tels livres restent peu connu et boycotté par les éditeurs. Kate Wilhelm est également l'une dernière auteure de la grande époque encore en vie.
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