Posté le: Sam Mai 29, 2010 1:49 pm Sujet du message: Une oeuvre collective.
Bon, j'ai une idée...
Le principe est simple. Ecrivons une oeuvre collective. Chacun écrit une phrase ou un peu plus, on voit ce que ça donne, et si c'est formidable c'est moi qui empoche les droits d'auteur... et si vous trouvez ça nul comme idée... c'est moi qui empoche le droit d'aller me regarder dans le miroir et pousser un grand souffle de dépit.
Ok , on y va , c'est parti, je commence... à vous de donner vie à l'histoire
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte.
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Sam Mai 29, 2010 5:46 pm Sujet du message:
Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.
(pas plus d'inspiration pour le moment, je ne sais pas qui est ou ce qu'est Jarvis ! Mais je reviendrai !! ) _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Posté le: Sam Mai 29, 2010 5:54 pm Sujet du message:
Ah je n'en attendais pas moins de toi Marquise... Je propose de faire le truc suivant, copiez-collez le texte et ajoutez votre phrase à la suite en gras... Ou je sais je suis très autoritaire, c'est professionnel.
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.
J'adore le "respira goulûment"... et Jarvis sera ce que nous en ferons... Merci Marquise
Posté le: Sam Mai 29, 2010 8:50 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux.
Posté le: Dim Mai 30, 2010 5:54 pm Sujet du message:
très bien ton histoire de dinosaure, au contraire mais je ne veux pas monopoliser la narration...mais peut-être que l'idée ne plaît pas... mais soyons optimistes
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Posté le: Dim Mai 30, 2010 10:52 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
Posté le: Lun Mai 31, 2010 5:23 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman ( une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos):
Posté le: Lun Mai 31, 2010 7:47 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman ( une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos):
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Lun Mai 31, 2010 8:02 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable.Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman ( une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos):
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien.
Posté le: Lun Mai 31, 2010 8:09 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
(on s'est croisés, mais ça marche quand même ! J'ajoute deux points pour le haiku, désormais sous contrainte de ma phrase ) _________________ En cours de lecture : Le Mythe de Sisyphe, d'Albert Camus
Posté le: Mer Juin 02, 2010 2:24 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets.
Posté le: Mer Juin 02, 2010 2:40 pm Sujet du message:
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
Posté le: Mer Juin 02, 2010 5:58 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Posté le: Ven Juin 04, 2010 4:29 pm Sujet du message:
bah non pourquoi??? C'est très bien au contraire...
Mais après relecture je comprends d'où vient ton interrogation.
Il sera possible de faire référence aux terribles secrets plus tard... et le propre de ce "jeu" est d'empiler les narrations... quelqu'un reviendra peut-être aussi sur Le haiku d'outremer....
Posté le: Ven Juin 04, 2010 4:34 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Posté le: Dim Juin 06, 2010 12:44 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Posté le: Sam Juin 12, 2010 6:12 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis.
Posté le: Sam Juin 12, 2010 9:28 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que
Camille: Bravo
Krissdevalnor: je pense qu'un des secrets d'Actor a sa place.
Les modos: ça prend pas trop de place sur la disquette toute notre histoire recopiée à chaque fois?
Tous les autres: join us!
Posté le: Mar Juin 15, 2010 10:35 am Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait
Citation:
allez allez faisez pas vos timides....
Ouais ! Venez, les gens !
Je suis sûre que vous avez plus d'imagination que moi...Lisbei, Carabas, Marquise, Crazy, Maurice, Soleil, Laria et les autres, venez vous amuser avec nous !
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 3029 Localisation: Loire
Posté le: Mar Juin 15, 2010 7:35 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils
Camille, c'était si gentiment demandé, que je suis viendue !! Je reviendrai, promis ! _________________ On ne sait jamais ce que notre malchance nous a évité de pire. Cormac McCarthy
Posté le: Dim Juin 20, 2010 8:36 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
Posté le: Mar Juin 22, 2010 7:01 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
- Il est ici.
-Ici? Tu veux dire à Pérunel?
Raptus, dans un demi sourire, regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, il fixa son ami du regard et tapa sur sa poche avec sa patte gauche.
Bon Camillle, on a l'air parti pour une œuvre bicéphale (il doit y avoir un terme plus coorect mais j'aime bien ce mot....)
Posté le: Lun Juin 28, 2010 6:16 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
- Il est ici.
-Ici? Tu veux dire à Pérunel?
Raptus, dans un demi sourire, regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, il fixa son ami du regard et tapa sur sa poche avec sa patte gauche.
- Quoi ! dans ta poche ? Tu l'as volé ?
- Chuttt ! sois plus discret, veux-tu ! intima Raptus. Non, pas volé, juste emprunté. Je le rendrai une fois que je l'aurai lu. Voilà tout.
- Subtil euphémisme, s'esclaffa Jarvis. J'ai toujours admiré ta manière de travestir la réalité selon tes intérêts immédiats. Bon alors ? Raconte ! Ne me fais pas languir !
- Eh bien....Vois-tu, j'ai un petit problème....
- Je m'en doutais ! persiffla Jarvis. Tes plans sont toujours foireux, et ça depuis la petite école ! Je t'ai toujours vu te mettre dans des situations invraisemblables, et...je crois que c'est ce que j'aime chez toi !
- Foireux, foireux, c'est vite dit ! bougonna Raptus. C'est quand même bien moi qui ai trouvé le livre, et ça, c'est quelque chose !
- Mouais...On verra où il nous conduira...Je m'attends à du grand guignol !
- Oui, bon, arrête de jouer les érudits, hein, ou plutôt non, c'est cette érudition que je vais tester ! Rira bien qui rira le dernier ! Alors voilà: le livre noir est écrit dans l'Ancienne Langue. Et je ne la connais pas assez. Mais toi, tu l'as étudiée plus longtemps que moi....Peut-être que
Posté le: Mer Aoû 04, 2010 9:23 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
- Il est ici.
-Ici? Tu veux dire à Pérunel?
Raptus, dans un demi sourire, regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, il fixa son ami du regard et tapa sur sa poche avec sa patte gauche.
- Quoi ! dans ta poche ? Tu l'as volé ?
- Chuttt ! sois plus discret, veux-tu ! intima Raptus. Non, pas volé, juste emprunté. Je le rendrai une fois que je l'aurai lu. Voilà tout.
- Subtil euphémisme, s'esclaffa Jarvis. J'ai toujours admiré ta manière de travestir la réalité selon tes intérêts immédiats. Bon alors ? Raconte ! Ne me fais pas languir !
- Eh bien....Vois-tu, j'ai un petit problème....
- Je m'en doutais ! persiffla Jarvis. Tes plans sont toujours foireux, et ça depuis la petite école ! Je t'ai toujours vu te mettre dans des situations invraisemblables, et...je crois que c'est ce que j'aime chez toi !
- Foireux, foireux, c'est vite dit ! bougonna Raptus. C'est quand même bien moi qui ai trouvé le livre, et ça, c'est quelque chose !
- Mouais...On verra où il nous conduira...Je m'attends à du grand guignol !
- Oui, bon, arrête de jouer les érudits, hein, ou plutôt non, c'est cette érudition que je vais tester ! Rira bien qui rira le dernier ! Alors voilà: le livre noir est écrit dans l'Ancienne Langue. Et je ne la connais pas assez. Mais toi, tu l'as étudiée plus longtemps que moi....Peut-être que...
-Bon d'accord, soupira Jarvis, mais pas ici, allons dans la forêt des Erterunes, on y sera plus tranquilles.
A ces mots, Raptus mit sa capuche sur la tête et se tourna pour vérifier que personne ne les observait. les deux amis se mirent en route. Route que prit aussi une silhouette courbée et boitillante...quelques secondes après le départ des deux amis.
Une fois Pérunel traversée, Jarvis et Raptus se rendirent à l'orée de la forêt qu'on appelait donc la forêt des Erterunes, du nom de supposés êtres la peuplant , mais c'est une légende,enfin c'est ce qu'on avait toujours dit à Jarvis qui aimait particulièrement cet endroit.
Il avait grandi à Pérunel et connaissait "sa" ville par coeur. Le désir d'élargir son territoire le mena inévitablement à cette forêt dans laquelle il aimait jouer quand il était enfant, et lire depuis quelques années maintenant. Il ne s'aventurait pas trop loin non plus...Cela restait une forêt, et on lui avait toujours dit que les légendes avaient toujours une part de réalité... de toute façon pas besoin de s'aventurer au plus profond d'une forêt dont il ne connaissait pas les limites...surtout pour lire, avec tous ces arbres on ne verrait rien.
Posté le: Jeu Aoû 05, 2010 10:21 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
- Il est ici.
-Ici? Tu veux dire à Pérunel?
Raptus, dans un demi sourire, regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, il fixa son ami du regard et tapa sur sa poche avec sa patte gauche.
- Quoi ! dans ta poche ? Tu l'as volé ?
- Chuttt ! sois plus discret, veux-tu ! intima Raptus. Non, pas volé, juste emprunté. Je le rendrai une fois que je l'aurai lu. Voilà tout.
- Subtil euphémisme, s'esclaffa Jarvis. J'ai toujours admiré ta manière de travestir la réalité selon tes intérêts immédiats. Bon alors ? Raconte ! Ne me fais pas languir !
- Eh bien....Vois-tu, j'ai un petit problème....
- Je m'en doutais ! persiffla Jarvis. Tes plans sont toujours foireux, et ça depuis la petite école ! Je t'ai toujours vu te mettre dans des situations invraisemblables, et...je crois que c'est ce que j'aime chez toi !
- Foireux, foireux, c'est vite dit ! bougonna Raptus. C'est quand même bien moi qui ai trouvé le livre, et ça, c'est quelque chose !
- Mouais...On verra où il nous conduira...Je m'attends à du grand guignol !
- Oui, bon, arrête de jouer les érudits, hein, ou plutôt non, c'est cette érudition que je vais tester ! Rira bien qui rira le dernier ! Alors voilà: le livre noir est écrit dans l'Ancienne Langue. Et je ne la connais pas assez. Mais toi, tu l'as étudiée plus longtemps que moi....Peut-être que...
-Bon d'accord, soupira Jarvis, mais pas ici, allons dans la forêt des Erterunes, on y sera plus tranquilles.
A ces mots, Raptus mit sa capuche sur la tête et se tourna pour vérifier que personne ne les observait. les deux amis se mirent en route. Route que prit aussi une silhouette courbée et boitillante...quelques secondes après le départ des deux amis.
Une fois Pérunel traversée, Jarvis et Raptus se rendirent à l'orée de la forêt qu'on appelait donc la forêt des Erterunes, du nom de supposés êtres la peuplant , mais c'est une légende,enfin c'est ce qu'on avait toujours dit à Jarvis qui aimait particulièrement cet endroit.
Il avait grandi à Pérunel et connaissait "sa" ville par coeur. Le désir d'élargir son territoire le mena inévitablement à cette forêt dans laquelle il aimait jouer quand il était enfant, et lire depuis quelques années maintenant. Il ne s'aventurait pas trop loin non plus...Cela restait une forêt, et on lui avait toujours dit que les légendes avaient toujours une part de réalité... de toute façon pas besoin de s'aventurer au plus profond d'une forêt dont il ne connaissait pas les limites...surtout pour lire, avec tous ces arbres on ne verrait rien.
C'est ainsi donc que les deux amis pénétrèrent tranquillement dans la forêt des Erterunes en devisant gaiment et en échangeant leurs impressions sur l'Ancienne langue, les livres obscurs, les souvenirs d'enfance heureux. Ils étaient confiants comme on l'est souvent à leur âge et aucun d'eux ne pensa plus à regarder derrière lui ni à surveiller les ombres qui pouvaient se glisser à leur suite dans la forêt. Quel risque couraient-ils, après tout ? La ville et ses environs étaient sûrs et la forêt des Erterunes n'avait jamais été le théâtre du moindre incident, du moins pas à leur connaissance.
Pourtant la petite silhouette étrange et biscornue qui se glissait d'arbre en arbre derrière eux, en prenant soin de toujours rester dans l'ombre, aurait dû les inquiéter.
C'était un représentant de la race des Cynognathus, une race peu connue et très discrète, qui ne fréquentait pas volontiers les dinosaures de la Cité, qui ne fréquentait personne, à vrai dire, et que l'on ne cherchait pas à connaître d'ailleurs. On racontait que des voyageurs égarés les avaient parfois aperçus se livrant à d'étranges rituels. On racontait aussi qu'Actor en parlait parfois lorsqu'il avait abusé du breuvage sacré ou lorsqu'il se laissait aller à quelques confidences confuses sur sa Grande Quête. On pensait aussi que les Cynognathus connaissaient les frontières interdites et que peut-être ils les avaient déjà franchies. On racontait beaucoup de choses sur ce peuple méconnu.
Et Jarvis et Raptus avaient l’un de leurs limiers sur leurs talons….
Posté le: Dim Aoû 15, 2010 7:28 pm Sujet du message:
La pluie venait de décider qu'il était temps d'arrêter de tomber, c'est à ce moment que Jarvis réalisa qu'il était pertinent de sortir de sa boîte. Tel un escargot ébrouant ses antennes, il s'étira et respira goulûment : la pluie avait laissé son odeur de terre mouillée, si particulière, si agréable. Jarvis était poète, poète de cour, ce qui était très rare pour un jeune dinosaure de 5 ans. En fait Jarvis était plutôt un jeune Eoraptor, mais nous n'allons pas ennuyer le lecteur avec ces détails fastidieux. L'important est que cette atmosphère encore toute pétrie d'humidité lui avait insufflé une humeur fantasque et sensible, puissamment appropriée à la germination artistique.
C'est au moment de s'élancer vers le monde et matérialiser ainsi son désir de création qu'il entendit la voix crispante mais néanmoins protectrice de sa maman (une femelle Eoraptor d'une bonne quinzaine de kilos) :
- N'oublie pas de saluer de ma part Actor ! Tu sais qu'il est un personnage important de la caste des cœlophysidés et qu'il est un protecteur recherché et craint ! C'est un ami fidèle de notre famille.
Entraîné par son élan poétique, Jarvis faillit lui signifier son manque d'enthousiasme pour cette tâche courtisane sous la forme d'une sextine emphatique. Mais la crainte d'être privé de dessert le fit en fin de compte se contenter d'un haiku abscons qui ne l'engageait à rien. Il ignora ostensiblement l'ordre, tenté par cette contradiction naturelle que cherchent ceux de cet âge envers les plus âgés ; pourtant le curieux personnage suscitait en lui une admiration qu'il n'osait s'avouer :
Actor était celui qui était revenu vainqueur de la Grande Quête. Il était celui qui avait osé franchir les frontières interdites. Il était celui qui avait entrevu les terribles secrets. Mais c'était surtout un poète très réputé et, en secret bien sûr, il rêvait de lui ressembler.
La porte de la boîte claquée, il s'immobilisa, scrutant l'horizon, gonflant la poitrine, sentant en lui une force indescriptible qui le mènerait bien plus loin qu'il ne pouvait alors l'imaginer.L' Eoraptor lunensis, « chasseur de l'aube »,se rua vers son destin.
Il traversa le quartier des sauropodes, trop lourds et au cerveau trop lent, contourna la boutique du vieux savant Actus, en jetant un regard rapide sur sa collection de livres anciens, et franchit le pont qui enjambait la Rivière des Origines. Il allongea alors la foulée, heureux de sentir ses muscles onduler sous sa peau sombre, appréciant à leur juste valeur son agilité et sa souplesse. C'est alors qu'il aperçut son ami Raptus avec lequel il avait rendez-vous.
Raptus était vraiment un bon ami. Enfin...il faudrait aussi ajouter que Jarvis était l'unique ami de Raptus. Ce dernier était disons...un original: Un Thrinaxodon obsédé par la longueur, le brillant et le parfum de son pelage, qui objectivement ressemblait davantage à un duvet d'un adolescent un peu navrant.
Mais Raptus était aussi un érudit, un étudiant passionné de lecture, de mythologie et de théologie, et il sillonnait souvent les rues de la Cité des Sages dans l'espoir de dénicher le spécimen rare, le manuscrit oublié et poussiéreux qui lui donnerait accès aux grands mystères auxquels seuls les élus de la caste des cœlophysidés étaient initiés.
Et justement Raptus avait fait une découverte. C'est pour cette raison qu'il avait donné rendez-vous à son ami Jarvis. Les deux amis se frictionnèrent le torse en guise de salut, sans tergiverser, Raptus s'exclama:
"Tu ne devineras jamais ce que j'ai entendu en croisant une discussion entre le maire et l'oncle du barbier personnel d'un des valets d'Actor?!
- Commence déjà par arrêter de te tripoter le duvet, tu m'agaces...je t'écoute.
- Figure-toi que le barbier de Markel, le valet en chef d'Actor a une grand-mère qui dit avoir en sa possession un petit livre noir trouvé chez un vieil antiquaire de la Cité par son arrière grand père paternel, un original qui vivait reclus au fond de l'ancien quartier des Navigateurs et qui ne respirait que pour ses recherches sur les Temps Anciens d'avant la Grande Métamorphose.
Ce petit livre noir serait si ancien et si maléfique que la grand mère du barbier de Markel s'était interdit de l'ouvrir et l'avait dissimulé au fond d'un vieux coffre, sous son lit. Elle répétait à qui voulait l'entendre que celui qui le lirait connaitrait tous les secrets de ceux-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom !
- Les humains ??? s'écria étourdiment Jarvis.
- Chut !!! Tais-toi ! Tu sais bien qu'on n'a pas le droit de parler d'Eux depuis qu'ils ont disparu.
- Mouais....Moi je crois surtout que tu divagues, Raptus....A force de te caresser le duvet, ton cerveau a fait un bond dans le temps et ressemble à celui d'un sauropode ! Les humains n'ont jamais existé, c'est bien connu ! Arrête donc de radoter !
Raptus, vexé, tourna le dos à Jarvis et émit un curieux sifflement de dépit.
Jarvis qui connaissait bien son ami et qui l'aimait bien, au fond, dodelina de la tête et se fit conciliant:
- D'accord, Raptus, je t'écoute. Alors, ce petit livre noir?
- Il est ici.
-Ici? Tu veux dire à Pérunel?
Raptus, dans un demi sourire, regarda autour de lui pour s'assurer que personne ne l'observait, il fixa son ami du regard et tapa sur sa poche avec sa patte gauche.
- Quoi ! dans ta poche ? Tu l'as volé ?
- Chuttt ! sois plus discret, veux-tu ! intima Raptus. Non, pas volé, juste emprunté. Je le rendrai une fois que je l'aurai lu. Voilà tout.
- Subtil euphémisme, s'esclaffa Jarvis. J'ai toujours admiré ta manière de travestir la réalité selon tes intérêts immédiats. Bon alors ? Raconte ! Ne me fais pas languir !
- Eh bien....Vois-tu, j'ai un petit problème....
- Je m'en doutais ! persiffla Jarvis. Tes plans sont toujours foireux, et ça depuis la petite école ! Je t'ai toujours vu te mettre dans des situations invraisemblables, et...je crois que c'est ce que j'aime chez toi !
- Foireux, foireux, c'est vite dit ! bougonna Raptus. C'est quand même bien moi qui ai trouvé le livre, et ça, c'est quelque chose !
- Mouais...On verra où il nous conduira...Je m'attends à du grand guignol !
- Oui, bon, arrête de jouer les érudits, hein, ou plutôt non, c'est cette érudition que je vais tester ! Rira bien qui rira le dernier ! Alors voilà: le livre noir est écrit dans l'Ancienne Langue. Et je ne la connais pas assez. Mais toi, tu l'as étudiée plus longtemps que moi....Peut-être que...
-Bon d'accord, soupira Jarvis, mais pas ici, allons dans la forêt des Erterunes, on y sera plus tranquilles.
A ces mots, Raptus mit sa capuche sur la tête et se tourna pour vérifier que personne ne les observait. les deux amis se mirent en route. Route que prit aussi une silhouette courbée et boitillante...quelques secondes après le départ des deux amis.
Une fois Pérunel traversée, Jarvis et Raptus se rendirent à l'orée de la forêt qu'on appelait donc la forêt des Erterunes, du nom de supposés êtres la peuplant , mais c'est une légende,enfin c'est ce qu'on avait toujours dit à Jarvis qui aimait particulièrement cet endroit.
Il avait grandi à Pérunel et connaissait "sa" ville par coeur. Le désir d'élargir son territoire le mena inévitablement à cette forêt dans laquelle il aimait jouer quand il était enfant, et lire depuis quelques années maintenant. Il ne s'aventurait pas trop loin non plus...Cela restait une forêt, et on lui avait toujours dit que les légendes avaient toujours une part de réalité... de toute façon pas besoin de s'aventurer au plus profond d'une forêt dont il ne connaissait pas les limites...surtout pour lire, avec tous ces arbres on ne verrait rien.
C'est ainsi donc que les deux amis pénétrèrent tranquillement dans la forêt des Erterunes en devisant gaiment et en échangeant leurs impressions sur l'Ancienne langue, les livres obscurs, les souvenirs d'enfance heureux. Ils étaient confiants comme on l'est souvent à leur âge et aucun d'eux ne pensa plus à regarder derrière lui ni à surveiller les ombres qui pouvaient se glisser à leur suite dans la forêt. Quel risque couraient-ils, après tout ? La ville et ses environs étaient sûrs et la forêt des Erterunes n'avait jamais été le théâtre du moindre incident, du moins pas à leur connaissance.
Pourtant la petite silhouette étrange et biscornue qui se glissait d'arbre en arbre derrière eux, en prenant soin de toujours rester dans l'ombre, aurait dû les inquiéter.
C'était un représentant de la race des Cynognathus, une race peu connue et très discrète, qui ne fréquentait pas volontiers les dinosaures de la Cité, qui ne fréquentait personne, à vrai dire, et que l'on ne cherchait pas à connaître d'ailleurs. On racontait que des voyageurs égarés les avaient parfois aperçus se livrant à d'étranges rituels. On racontait aussi qu'Actor en parlait parfois lorsqu'il avait abusé du breuvage sacré ou lorsqu'il se laissait aller à quelques confidences confuses sur sa Grande Quête. On pensait aussi que les Cynognathus connaissaient les frontières interdites et que peut-être ils les avaient déjà franchies. On racontait beaucoup de choses sur ce peuple méconnu.
Et Jarvis et Raptus avaient l’un de leurs limiers sur leurs talons….
Jarvis touchait la couverture du livre. Une sorte de malaise l'envahit, une étrange impression que le simple fait de poser la main sur le cuir sombre allait au-delà du simple geste. Cette pensée se traduisit par un temps d'hésitation que Raptus remarqua de suite ( note d'un des auteurs: de suite ou tout de suite? Toonette, tu peux participer, c'est le moment):
- Tu sens l'énergie qui s'en dégage?
- De l'énergie? réagit Jarvis, non plutôt comme une onde, ou un souffle, en tout cas peu importe , cela semble...vivant?
Jarvis plaça un doigt sur la première page et lit tout haut: " drabouch Ikea trabebdum exculivem chopsauterin Anelka stif an bruch ( note d'un des auteurs, encore: je suis super doué pour les langues mortes depuis super longtemps"), kapoum ahech'ach damar term'o'lactil...Jarvis écraquilla les yeux et jeta au loin le livre.
Raptus, se rua vers le vieux livre, tout en lançant un regard sombre vers son ami. "Mais, mouche à bière, qu'est ce qu'il te prend? vociféra-t-il, ça ne va pas tu as dû l'abimer et..." Il s'interrompit en voyant la peur figée sur le visage de l'eoraptor et ajouta: "que t'arrive-t-il? que...?
-Remets ce livre là où tu l'as trouvé, rends-le, non... Jette-le, brûle-le!
-Mais pourquoi? demanda Raptus
Jarvis reprit son souffle, garda le silence pendant des secondes qui parurent interminables à Raptus tant celui-ci voulait comprendre, et prenant une expression grave lui dit:
Posté le: Dim Juil 29, 2012 6:36 pm Sujet du message:
Jarvis reprit son souffle, garda le silence pendant des secondes qui parurent interminables à Raptus tant celui-ci voulait comprendre, et prenant une expression grave lui dit:
Tu sais pourquoi il n'y a plus de mammouths? C'est parce qu'il n'y a plus de papouths....
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