Inscrit le: 26 Avr 2007 Messages: 840 Localisation: France
Posté le: Lun Juil 16, 2012 2:55 am Sujet du message: Nicomède - Corneille
Il y a des livres qu'on lit par hasard, comme ça, parce qu'on avait envie de lire quelque chose, qu'ils étaient sur une étagère voisine et qu'ils n'étaient pas trop longs. C'est ce qui m'est arrivé avec cette pièce de Corneille, écrite vers le milieu de sa carrière.
L'histoire se déroule au royaume de Bithynie (nord de la Turquie actuelle), au deuxième siècle avant JC. Le roi Prusias a deux fils : l'un, Nicomède, s'est illustré par de nombreuses conquêtes qui ont agrandi le royaume ; l'autre, Attale, est né de la seconde épouse de Prusias et revient juste de Rome où il a été éduqué. La situation entre eux est pour le moins volatile. Prusias s'alarme de la gloire qu'a accumulé Nicomède et veut préserver l'amitié des Romains. Nicomède doit épouser Laodice, reine d'Arménie et pupille de Prusias ; ils s'aiment, mais Attale est également tombé amoureux de Laodice. Arsinoé, la mère d'Attale, souhaite envenimer les rapports entre Nicomède et son père de façon à ce qu'Attale devienne l'héritier du royaume. Et les Romains, représentés par l'ambassadeur Flaminius, souhaitent principalement éviter l'émergence d'un royaume trop puissant.
C'est une pièce que j'ai bien aimé lire, notamment grâce à son scénario politico-familial bien construit. Les comportements des divers personnages sont réalistes et cohérents.
Le texte est fait d'alexandrins grandiloquents, comme c'était habituel à l'époque. Ce n'est pas ce que je préfère lire, mais je l'ai cependant trouvé plutôt marquant. Cela m'a surpris et amusé d'y trouver une réplique qui est partiellement citée dans "L'impromptu de Versailles" de Molière (postérieur d'une douzaine d'années) :
"Te le dirai-je, Araspe ? Il m'a trop bien servi ;
Augmentant mon pouvoir, il me l'a tout ravi :
Il n'est plus mon sujet qu'autant qu'il le veut être ;
Et qui me fait régner en effet est mon maître."
L'histoire est intéressante et moins prévisible qu'on ne pourrait le croire. Arrivé au début du quatrième acte, je pensais pouvoir prédire avec une quasi-certitude lesquels des personnages allaient mourir tragiquement, mais mes prévisions se sont révélés totalement fausses.
Spoiler:
La pièce n'est sans doute pas une vraie tragédie puisqu'elle se termine bien en fin de compte, contrairement aux attentes. Tous les personnages survivent, à l'exception du malheureux Araspe, le capitaine des gardes, qui n'était coupable de rien et ne faisait que son boulot.
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