Jaipadepseudo Barbatruc
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Posté le: Mer Mar 10, 2010 3:25 pm Sujet du message: La Brigade de l'Oeil - Guillaume Guéraud |
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Première parution en 2007
En 2037, les habitants d'une île nommée Rush Island, vivent sous le régime totalitaire d'une impératrice qui impose une loi interdisant toutes les images sur le territoire: la loi Bradbury.
Posséder, échanger, regarder et produire des dessins, photographies, films etc... est strictement prohibé. Plus de cinéma, plus de télévision ( il y en a qui ont dit "Youpi" dans le rang du fond...).
Le respect de cette loi est contrôlé par les brigades de l'œil, qui traquent les terroristes opposés au régime. Les terribles "najas" brûlent tout ce qui ressemble de près ou de loin à une image et je cite: "un foret rougeoyant transperce la membrane, fend la cornée, brûle la pupille, fait fondre la rétine, lui pulvérise le corps vitré et lui carbonise tout le fond de l'œil. Un œil. et puis l'autre. La routine" à ceux qui auraient eu l'idée de posséder et/ou regarder une image.
Du coup 15% de la population est aveugle...
Bon, vais-je devenir insultant en expliquant que la référence à Fahrenheit 451 est évidente??? Je le serai donc en faisant écho à la loi Bradbury et à ce personnage, Falk, qui brûle des images et aveugle les gens. C'est un roman d'anticipation qui visiblement ( ah ah...) est très inspiré du bouquin de Bradbury . Évidemment. Cela ressemble plutôt à un hommage.
Ici aussi, donc, on se focalise sur Falk, le "naja" et aussi sur Kao, le jeune faisant du marché noir d'images et qui va être entraîné bien malgré lui dans une histoire de "terrorisme d'État"
C'est très facile à lire, moi qui ne suis pas fan des longues descriptions de lieux , je peux dire que c'était parfait....quoiqu'un peu trop dépouillé quand même, car ,en l'occurrence, je trouve qu'il en manque un peu.
L'auteur décrit davantage la violence de ce monde et la violence physique en particulier...comme vous l'avez constaté il s'attache à une description chirurgicale de ce qui est infligé aux victimes... un simple coup de tabouret dans le dos ( banal dans l'homme qui tombe à pic ou les films de Terence Hill et Bud Spencer) n'est ici pas du tout banalisé...le rein "éclate". Bah oui être violent faut peut-être pas oublier que ça fait mal. et les descriptions "intra-corporelles ( oui j'invente des mots) font légion... On a parfois du mal à avaler sa salive...
Ce monde sans images paraît étrangement "acceptable" pour l'amoureux de la littérature. Les bibliothèques sont innombrables, tout le monde lit, le taux d'alphabétisation grimpe, il y a plein de rues "Steinbeck", des cimetières "Haïku" , de gare "Neruda" ou de café " Le Rouge et le Noir". Vision unilatérale et forcément propagandiste du phénomène....On est dans l'anticipation, la réalité n'est jamais loin.
L'auteur, Guillaume Guéraud ( 32 printemps) aime la Sf mais surtout le cinéma, et cela se voit, les références à des classiques du 7ème art sont nombreuses et le vocabulaire lié à l'image ( réalisation, lumière, plans..) est fréquent. Son style est donc direct et cru ( comme une image). il a écrit une dizaine de romans parus aux éditions du Rouergue.
Un bon moment ( 8 / 10) , oui j'ai envie de donner des notes ( c'est une déformation professionnelle.) |
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