Laria
Inscrit le: 09 Fév 2007 Messages: 1888 Localisation: Ankh-Morpok
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Posté le: Ven Oct 09, 2009 4:31 pm Sujet du message: Ceux qui dorment en ces murs - Serge Brussolo |
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Ils vivaient en bordure de l'Amazone. Ils détestaient les missionnaires, ils réprouvaient la morale des Blancs. Ils avaient leurs propres coutumes. II n'y avait pas de police chez eux, mais un comptable surnommé " le diable au chapeau blanc " dont la fonction consistait moins à punir qu'à remettre les compteurs à zéro. Ils avaient le droit de voler, de tuer, à condition de se soumettre à l'appréciation de ce juge qui les notait, comme un maître d'école. Une bonne action compensait un crime. On avait le droit d'assassiner ses voisins à condition de sauver un bébé d'un incendie ; il fallait que les notes s'équilibrent... Si c'était le cas, vous pouviez aller librement, sans avoir à redouter la moindre sanction. Dans le cas contraire, il vous restait peu de temps à vivre. Très peu de temps... Quand on vit à proximité de la jungle, il n'y a pas d'âge pour avoir peur de l'obscurité.
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Je n'ai pas lu grand-chose de Brussolo jusque-là et jamais encore de thriller. Je dois dire que c'était réjouissant.
L'action se déroule dans la ville de Sao Carmino, ville construite en plein milieu de la jungle, genre de villégiature paradisiaque pour riches à la retraite.
Pas de narrateur omniscient ici; on découvre les lieux et leur histoire à travers les yeux de plusieurs personnages, dans leur vie de tous les jours, à travers leurs pensées et leurs impressions.
Tout est fait pour donner un caractère mystique, maléfique au récit. Les superstitions sont extrêmement fortes dans cette partie du monde, ou esprits malins et malédictions font partie des conversations quotidiennes.
Si bien que quand pendant les premières apparitions et punitions du Maître d'école, j'étais incapable de dire si c'était un être humain - avec des valeurs morales plus que déformées soit, mais un humain - ou une entité maléfique.
Inutile de dire que ça ne s'est pas du tout révélé être ce à quoi je m'attendais. L'écheveau emmêlé du début se dénoue peu à peu, pendant que l'on plonge de plus en plus dans ce qu'il y a de plus dans l'horreur, dans ce que l'esprit humain a de plus noir, de plus laid et de plus absurde. _________________ Mille et un mondes |
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