Posté le: Jeu Oct 04, 2018 10:36 am Sujet du message: Qu'est-ce que le cyberpunk?
Bonjour à tous,
Je m'appelle Clara, j'ai 28 ans et je poursuis des études en librairie.
Dans le cadre d'un cours, je dois trouver une problématique concernant le mouvement du cyberpunk.
Je n'ai pas encore trouvé la problématique mais étant donné que je n'y connais rien du tout, j'aimerais d'abord découvrir le style.
J'espère donc avoir la chance de tomber sur des passionnés qui pourraient éventuellement me guider dans ce monde que je ne connais pas mais dont j'ai hâte de faire connaissance.
Voici quelques questions:
Pourriez-vous me conseiller des ouvrages concernant le mouvement du cyberpunk qui expliqueraient l'apparition, l'évolution, les caractéristiques, la description,... ou toutes autres sources "sérieuses".
Quels romans sont pour vous les plus représentatifs de ce mouvement? Je dois en lire un mais je pense en lire deux étant donné que je suis novice.
D'après vous, le cyberpunk est-il accessible à tout le monde? Ne nécessite-t-il pas d'une entrée en matière?
Je vous remercie d'avance pour vos réponses et j'espère être dans les règles concernant le forum car encore une fois, je suis novice en la matière!
Comme tous les genres, je ne dirais pas qu'il est inaccessible, mais il faut aimer . Pour ma part, je suis très partagée à son égard. Il y a des romans qui appartiennent au genre que j'ai aimés, d'autres pas du tout . Si tu n'en lis qu'un, il faut sans doute choisir Neuromancien, de William Gibson, qui est la référence. Mais cela dit, ne va pas t'imaginer que le genre est homogène ! _________________ Même le soleil se couche.
Posté le: Ven Oct 05, 2018 12:50 pm Sujet du message:
Les problématiques ? pour ajouter à la réponse de Lisbeï (si tu me permets )
Dépendance aux cyberespaces, à un point tel qu'un individu ne peut se déconnecter de lui-même/elle-même.
J'entends ici cyberespace comme de mondes virtuels (genre THE MATRIX) pour l'exemple.
Autres problématiques plus moins grave du cyberespace, ne plus savoir faire la différence entre réalité et mondes virtuels tellement nous serions rendus accro. Et le cyberespace entré dans une phase d'hyper réalisme.
Pour terminer, c'est quoi internet à ton avis ? dans l'extrême, on se dirige tout droit dans cette direction. _________________ MaxLeLiseux
Dernière édition par MaxLeLiseux le Dim Juin 16, 2019 1:50 pm; édité 1 fois
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Posté le: Dim Oct 07, 2018 12:34 pm Sujet du message:
Pour les lectures :
Le samouraï virtuel de Neal Stephenson.
A part Neuromancien, de Gibson, il y a surtout La trilogie du pont : Lumière virtuelle, Idoru et Tomorrow's partys.
Gravité à la manque de George Alec Effinger.
L'anthologie Mozart en verres miroirs.
Aristoï de Walter Jon Williams.
Enfin, récemment sorti, Void Star de Zachary Mason. _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
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Posté le: Dim Juin 16, 2019 5:24 pm Sujet du message:
Et puis, pour prolonger, il y a le New Space Opera (N.S.O.) mélange de cyberpunk et de space op. avec le cycle de la Culture de Iain Banks ou celui de Pandora de Peter Hamilton. _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
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Posté le: Ven Aoû 02, 2019 2:41 pm Sujet du message:
Espritlibre a écrit:
Bonjour, je peux vous recommander la BD Transmetropolitan qui est un exemple parfait du monde cyberpunk.
Pas vraiment, c'est très bien mais les thématiques ne sont pas vraiment cyberpunk, Warren Ellis a surtout écrit un brûlot politique sur la liberté d'expression. _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
Posté le: Mer Sep 23, 2020 2:05 am Sujet du message:
Hoël a écrit:
Et puis, pour prolonger, il y a le New Space Opera (N.S.O.) mélange de cyberpunk et de space op. avec le cycle de la Culture de Iain Banks ou celui de Pandora de Peter Hamilton.
Et bien voilà de quoi occuper mes soirées d'automne. Moi qui cherchais une référence de cyberpunk pour poursuivre la découverte de ce genre tout en rejoignant mon amour pour le space opera !
Posté le: Jeu Sep 24, 2020 8:25 pm Sujet du message:
Par quel concours de circonstances une poignée de romans de la fin des années 80 ont-ils été baptisés un genre ? Je l'ignore. Neuromancien, Lumière virtuelle, le Samouraï virtuel, Mona Lisa s'éclate et quatre ou cinq autres .. Ressorts narratifs : des univers virtuels très immersifs (cyber) devenus des hobbies courants dans un futur proche, dans des sociétés dystopiques (d'où 'punk', parce qu'il y a 40 ans, c'était l'apogée de cette panoplie vestimentaire de jeune rebelle qui voulait se la jouer anti-social).
Le mix s'est avéré littérairement stérile. Si le cyberpunk a été un genre, alors ça a été un genre mort-né.
Mais c'est là que l'histoire commence vraiment. Rebondissement, le marketing multimédia s'empare du terme dans les années 90. Le mot cyberpunk est alors instrumentalisé pour faire paraître plus profondes et vendre des oeuvres diverses en dehors de la littérature. Des BD, des jeux, des films médiocres. C'est ça qui est bien avec un genre qui n'est pas défini. Du moment qu'il y a une prise neurale ou un quartier mal famé, c'est du cyberpunk, pas vrai ? Les publicistes s'en sont donnés à coeur joie pendant quelques années et le terme est passé dans la culture ambiante. Il faut croire que ça marchait. Ça tendrait à confirmer que les gens les plus sensibles aux étiquettes de genre sont ceux qui n'en lisent pas. Ça tombe bien parce qu'ils sont très nombreux. Quoiqu'il en soit, à défaut d'être un genre, le terme cyberpunk aura fait une belle carrière dans la comm.
Malgré tout, cet épiphénomène pose une question intéressante : à partir de quel niveau de production littéraire peut on parler de genre littéraire ? Faut il que le genre existe un nombre minimal d'années ? Englobe un nombre minimal d'oeuvres ? D'auteurs ? Quel degré minimum de cohérence thématique et de spécificité thématique doit-il présenter ? En ce qui me concerne, j'ai toujours considéré qu'une étiquette de genre était inutile, sauf pour donner une vague idée du bouquin dans une conversation écourtée. Mais l'étiquette cyberpunk est probablement l'étiquette la plus vide de sens et la plus inutile que je connaisse.
Inscrit le: 27 Juin 2011 Messages: 3324 Localisation: Great North
Posté le: Dim Sep 27, 2020 1:02 pm Sujet du message:
Tout de même, Bruce Sterling, Walter Jon Williams, Pat Cadigan, George Alec Effinger, Scott Westerfeld, Neal Stephenson et William Gibson ont publié un paquet de chouettes bouquins sur ces thématiques. Cela dit, je suis d'accord que les genres et les sous-genres ne servent pa à grand chose à part animer des débats sans fin pendant les conventions. _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
Posté le: Mar Sep 29, 2020 5:28 pm Sujet du message:
Hoël a écrit:
Bruce Sterling, Walter Jon Williams, Pat Cadigan, George Alec Effinger, Scott Westerfeld, Neal Stephenson et William Gibson ont publié un paquet de chouettes bouquins sur ces thématiques
Et probablement une centaine d'autres auteurs. Sur l'une ou l'autre de ces thématiques, avec des angles variés. Ça ne veut pas dire pour autant que le genre cyberpunk existe. De même, des milliers de romanciers ont écrit sur la thématique de la vie déshumanisante en entreprise - aliénation formatage cruauté - et ça n'en fait pas un genre pour autant.
Un genre, c'est un carrefour thématique prolifique. Si Heroic Fantasy, policier ou romance sont des étiquettes légitimes en dépit du flou à leurs frontières et de nombreuses intersections avec d'autres genres, c'est parce que leurs codes narratifs sont
- spécifiques
- nombreux
- présents ensemble dans des quantités d'oeuvres.
Le cyberpunk est une chimère de publiciste parce qu'il n'a rien de tout ça.
En particulier, même pas dans la poignée de romans d'origine, dont je cite plus haut les deux codes narratifs. Créer un micro concept de genre sur si peu, c'est vraiment du suréquipement conceptuel. Et ça, c'est généralement le signe de bullshit publicitaire relayé par des internautes en mal de reconnaissance.
Petite digression sémantique. Des sites compilent sans filtre ces étiquettes et contribuent à les répandre. Booknode accepte sans filtre les étiquettes des membres avec, oh joie, 274 titres cyberpunk, dont 260 n'ont aucun rapport ni de près ni de loin avec le cyberpunk. En gros, chez eux, s'il y a un androïde, c'est du cyberpunk. Si c'est du futur proche, c'est du cyberpunk etc.
L'article de Wikipedia, visiblement écrit par un ignare, classe en cyberpunk Robocop, Le cinquième Élément, Chappie, Max Headrom, Minority Report, Carbone Modifié, mais aussi Greg Bear (à cause de 'la musique du sang' qui n'a pourtant rien à voir avec le cyberpunk mais qui est souvent rattaché au genre), Brian Aldiss, Ballard, Brunner, Norman Spinrad .. Partout sur le net, chacun y va de sa liste et aucun n'a une définition du genre qui tienne la route. Mission impossible de toutes façons vu la variété des oeuvres qu'ils lui attribuent. On retrouve ce genre de situation quand les gens discutent de l'intelligence sans qu'aucun des intervenants n'en ait une définition. Ou des preuves de l'existence de Dieu dans les discussions athées/croyants. Les gens ont tellement envie de parler que la définition de ce dont ils parlent devient secondaire. Je pense que c'est comme ça qu'un terme meurt et disparait. Dépouillé de son sens, employé à tort et à travers, entraînant tellement de malentendus et de difficultés de communication qu'il finit par décourager son emploi. Ce qui justifie l'existence d'un mot, c'est son aptitude à véhiculer de façon compacte un sens qui est le même pour tout le monde. Dans ce cas, c'est un raccourci pratique, une aide précieuse à l'échange d'idées. Au contraire, quand tout le monde lui donne un sens différent, il devient une source de débats stériles et de pertes de temps. Et donc, j'avais un peu de temps à perdre.
Posté le: Mar Nov 24, 2020 9:42 am Sujet du message:
Je ne connais pas très bien le genre mais j'ai lu quelques œuvres qui sont associé à cette catégorie.
Le cyberpunk n'est pas vraiment mon genre, je préfère de loin la dystopie par exemple, qui est très à la mode ces dernières années. Dans le cadre d'un soutien scolaire, j'ai dû capter l'attention de mon élève avec un roman appartenant à ce genre. Après quelques recherches, je suis tombé sur "Altered Carbon", qui par hasard, était adapté en série par Netflix quelques mois plus tard. _________________ "La tendresse d'une mère pour son enfant commence à l'instant même où son enfant voit le jour. Mais à mesure que l'enfant grandit, la mère s'attache à lui par tous les liens qui peuvent unir une âme à une autre. Elle l'aime pour les grâces qu'il a réellement, et pour celles qu'elle lui suppose ; elle l'aime pour le bonheur qu'il lui donne, et pour les soins et pour les peines qu'il lui a coûtés ; elle l'aime quelquefois pour ses défauts, ou pour ses souffrances ; elle aime en lui l'image vivante et embellie du père de famille ; elle l'aime comme la consolation et la gloire de son avenir.
Citation de Jules Simon ; Le devoir (1854)
Dernière édition par BettyBoop le Jeu Nov 26, 2020 6:47 am; édité 1 fois
Posté le: Jeu Nov 26, 2020 6:48 am Sujet du message:
Ah bon, je croyais que l'histoire se passait dans un univers cyberpunk? _________________ "La tendresse d'une mère pour son enfant commence à l'instant même où son enfant voit le jour. Mais à mesure que l'enfant grandit, la mère s'attache à lui par tous les liens qui peuvent unir une âme à une autre. Elle l'aime pour les grâces qu'il a réellement, et pour celles qu'elle lui suppose ; elle l'aime pour le bonheur qu'il lui donne, et pour les soins et pour les peines qu'il lui a coûtés ; elle l'aime quelquefois pour ses défauts, ou pour ses souffrances ; elle aime en lui l'image vivante et embellie du père de famille ; elle l'aime comme la consolation et la gloire de son avenir.
Citation de Jules Simon ; Le devoir (1854)
Inscrit le: 27 Juin 2011 Messages: 3324 Localisation: Great North
Posté le: Jeu Nov 26, 2020 1:03 pm Sujet du message:
BettyBoop a écrit:
Ah bon, je croyais que l'histoire se passait dans un univers cyberpunk?
Ben oui, le personnage principale télécharge sa personnalité qui est réinjectée dans un corps différent pour chaque volume. _________________ "Tout est dans tout et réciproquement ."
Posté le: Jeu Nov 26, 2020 5:40 pm Sujet du message:
BettyBoop a écrit:
Ah bon, je croyais que l'histoire se passait dans un univers cyberpunk?
Non. Du tout.
Hoël a écrit:
Ben oui, le personnage principale télécharge sa personnalité qui est réinjectée dans un corps différent pour chaque volume.
Ce qui est peu ou prou l'exact inverse du cyberpunk (immersions dans un univers virtuel).
BettyBoop a écrit:
"Altered Carbon", qui par hasard, était adapté en série par Netflix quelques mois plus tard.
La série n'est pas terrible mais le roman est bien.
Bien que ce soit vendu autrement, c'est un polar noir des années 50 : enquêteur privé, prostituées, nez cassés, quartiers louches et milliardaires secrètement dépravés, rapports difficiles avec la police, veuve en détresse, fusillades à tout-va. Et au final, c'est à peu tout ce qu'on retient.
Le teinture SF de ce tome 1 n'est qu'un vernis. Les conséquences sociales d'une technologie permettant de changer de corps sont à peine esquissées.
Mais ce n'est pas un défaut, loin de là. Le roman est plus qu'agréable. Héros sympathique, beaucoup d'action et une bonne dose de rebondissements.
Ce qui a manqué à Carbone Modifié pour être un grand roman SF, c'est une vraie description du talent central du héros (aucune des tomes ne l'offrira)
En l'état, c'est tout de même un sympathique croisement de genres littéraires.
À noter que le tome 2 est tout le contraire : c'est un vrai roman SF mais il échoue sur la dynamique émotionnelle du personnage principal.
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